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A.N.A.C.R. ISERE
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  • blog d'information relayant les activités de la section isèroise de L'Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance. 64 rue Ampère - 38000 Grenoble Tél : 04 76 47 04 49 / Fax : 04 76 47 43 21
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20 juillet 2015

Journée Nationale de la Résistance 27 mai 2015 - Stèle Jean Moulin – Grenoble

Intervention Martine Peters, Présidente déléguée de l'ANACR Isère

Il y a 70 ans prenait fin le plus effroyable conflit que le monde ait jamais connu. En Europe, il s’achevait le 7 mai à Reims à 2 h 41, par la reddition de l'armée allemande, en présence des alliés, le général français François Sevez représentait le Général de Gaulle, puis le lendemain 8 mai à 23 h 16 à Berlin, par la capitulation  sans condition de l’Allemagne nazie, signée par le haut commandement allemand devant les représentants de l'URSS, de la Grande-Bretagne, des États-Unis et de la France représentée par  le général de Lattre de Tassigny chef de la 1ère armée française. Il faudra cependant attendre la capitulation officielle du Japon le 2 septembre, avec la reddition des forces japonaises sur le pont de l'USS Missouri dans la baie de Tokyo, pour que la Seconde Guerre mondiale prenne fin et que le monde, au milieu des décombres et des morts puisse se reconstruire dans la paix et la liberté.

Cette guerre a ravagé le continent européen faisant plusieurs dizaines de millions de morts, non seulement du fait des opérations militaires, qui souvent sciemment n’épargnèrent pas les populations civiles, mais aussi conséquence de politiques génocidaires, dont les camps de concentration nazis, venant d’être libérés, avaient tragiquement révélé l’ampleur et la barbarie.

Cette victoire sur le nazisme a certes été celle des armées soviétique, américaine et britannique auxquelles s’étaient jointes dès le début de la guerre les Forces Françaises Libres et, en 1944, la libération de la France quasi-achevée, la 1ère Armée française, aux côtés de forces canadiennes, polonaises, belges, néerlandaises, norvégiennes, yougoslaves… Elle était aussi la victoire des peuples qui refusèrent l’asservissement et au sein desquels – jusques et y compris dans les pays fascistes – prirent naissance et se développèrent des mouvements de Résistance, luttant pour la liberté, pour le respect de la dignité humaine.

Dans notre pays, le régime collaborationniste de Pétain allait se mettre aux ordres de l’occupant dans la mise en œuvre d’une répression contre les démocrates, les patriotes qui, par milliers et milliers furent fusillés, par milliers et milliers massacrés, par dizaines de milliers déportés dans les camps de concentration, ainsi que dans celle des persécutions raciales qui aboutirent à la déportation de plus de 70 000 hommes, femmes et enfants vers les camps de la mort, d’où bien peu revinrent.

Cependant dès l’appel 18 juin à la radio de Londres, le général de Gaulle va faire naître l’espoir, et  rassembler autour de lui des français libres. Sur  le sol national des hommes et des femmes refusant la capitulation, l’occupation allemande, l’assassinat de la République par l’état vichyste, la suppression des libertés, veulent continuer le combat et commencent à résister.  Au fil des mois, se créent, dans des conditions différentes entre la zone occupée et celle non occupée, les premiers groupes de résistants, les premiers réseaux, les premiers mouvements. Ils s’appelleront en autres «Combat», «Libération-Sud», «Franc-Tireur», «Organisation Civile et Militaire», «Libération Nord», «Ceux de la Résistance, «Front national de Lutte pour la Libération de la France», «Ceux de la Libération», qui seront à sa création membres du Conseil National de la Résistance.

Le 21 août 1941, en abattant lui-même au métro  Barbès à Paris, un officier de la Kriegsmarine, Pierre Georges, le futur «colonel Fabien», commissaire militaire de l’Organisation Spéciale du Parti Communiste clandestin, initie la lutte armée contre l’occupant, qui vient s’ajouter aux activités de renseignement et à la propagande clandestine. Pour autant contre l’occupant et le régime de Vichy, il devient indispensable de transformer toutes ces structures éparses en une force unie plus efficace et en liaison avec le combat de la France libre et son chef.

Alors un homme va prendre en main le destin de la France, Jean Moulin, Préfet républicain de Chartres, révoqué le 2 novembre 1940 par le gouvernement vichyste. Homme de conviction mais aussi visionnaire ayant foi en l’avenir de notre pays car, dans la France écrasée comment miser sur une  résistance balbutiante et éparpillée, il décide d’aller à Londres demander à Charles de Gaulle de lui confier une mission de coordination de la Résistance. Le général le désignera  comme son unique représentant  et le délégué du Comité National Français,  chargé d’unir les résistances intérieure et extérieure.

 Après des mois et des mois d’efforts, le 27 mai 1943, au 48 rue du Four à Paris, 17 hommes se réunissent,  représentant les 8 principaux mouvements de Résistance, six partis politiques résistants clandestins (communiste, socialiste, radical, démocrates-chrétiens, Fédération républicaine et Alliance démocratique) et les deux centrales syndicales CGT et CFTC autour de Jean Moulin, initiateur de cette rencontre qu’il préside. En pleine occupation allemande, ces  hommes vivent un moment déterminant,  ils vont changer le cours de la guerre et de l’histoire. Une petite heure seulement mais quand ils se séparent le Conseil National de la Résistance est devenu une réalité. 

Pour arriver à ce 27 mai, Jean Moulin aura jeté dans le combat toutes ses forces, parfois jusqu’à l’épuisement, sans cesse sous la menace d’une arrestation, lui l’homme le plus recherché par la Gestapo. Quelques jours plus tard, arrêté, torturé, il ne parlera pas et meurt dans le train qui devait le conduire en Allemagne le 8 juillet 194.

 Comme l’écrira l’historien Henri Michel : Avant Moulin il y avait des résistances, après lui il y avait la Résistance. Le CNR, en se plaçant lors de sa réunion constitutive, sous l’autorité du  chef de la France Libre, va lui permettre de s’affirmer, face à Giraud, auprès des Anglo-américains,  comme le seul représentant de l’ensemble de la France Combattante, tant en lutte sur le sol national occupé que sur tous les théâtres d’opération d’Europe, d’Afrique, d’Asie et du Pacifique, où s’illustraient aux côtés des Alliés les Français libres et à la France de s’assoir à la table des vainqueurs à Berlin.

 Au bout de plusieurs mois de préparation longue et laborieuse, le 15 mars 1944 à l’unanimité, le CNR vote un  programme, porteur des valeurs humanistes de la Résistance, intitulé les jours heureux, comprenant un plan d’action immédiate et les mesures à appliquer dès la libération du territoire. Nombre de ces mesures mises en place à la Libération par le Gouvernement du Général de Gaulle permit une France indépendante, démocratique sur les plans politique, économique, social, avec des avancées qui,  malgré des remises en cause accentuées ces dernières années, demeurent le socle de notre société.

 C’est pourquoi cette date du 27 mai a été retenue pour en faire la « Journée Nationale de la Résistance », pour l’ANACR qui s’est battue plus de 20 ans pour cette journée, rejointe par d’autres associations dont l’UFAC c’est une satisfaction de  la voir célébrer ici à Grenoble et au niveau national avec l’implication du Président de la République. Cette journée permet  de rappeler que patriotisme, humanisme, idéaux démocratiques et aspiration à un monde juste et en paix furent les valeurs qui motivèrent l’engagement au péril, et souvent au sacrifice, de leur vie des Résistantes et des Résistants dans le combat libérateur.  Et l’entrée au Panthéon de la France, de Pierre Brossolette, Jean Zay, Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle Antonioz est une juste reconnaissance de toute la Nation

 Aujourd’hui, le monde contemporain est toujours en proie à la guerre, la torture, l’oppression, le racisme, la xénophobie, les discriminations et épurations ethniques, les persécutions religieuses, les atteintes aux libertés et à la dignité humaine, la résurgence du fascisme et des idéologies liberticides. Les tragiques naufrages de milliers d’immigrés fuyant des terres de douleurs aspirant à vivre libres et mieux, les terribles attentats du mois de janvier à Paris contre Charlie hebdo et la superette cacher, les horreurs provoquées par des groupes terroristes au Proche Orient, nous prouvent que les bêtes immondes de tous poils sont bien vivantes.

Dans notre pays, la montée d’élections en élections d’un parti qui véhicule la haine, l’exclusion, le rejet et un nationaliste exacerbé nous inquiète et nous oblige à la vigilance.

 D’où l’importance de transmettre les  valeurs républicaines restaurées par la Résistance aux jeunes générations pour répondre à leur besoin de connaissance mais, également, de repères afin de leur donner les armes intellectuelles nécessaires pour se forger une conscience et préparer leur avenir.  Transmettons la  mémoire, de tous ceux qui  surent, au plus noir de la nuit de l’occupation et de la barbarie, dépasser leurs différents et  s’unir pour rendre à la France sa liberté, sa conscience, son humanité, son honneur.

Devant la haute et lumineuse figure de Jean Moulin, devant ces plaques, stèle où figurent les noms des Résistants et Résistantes isérois, y a-t-il plus bel hommage que celui de Pierre Brossolette, disant à la BBC, le 22 septembre 1942 :

La gloire est comme ces navires où l'on ne meurt pas seulement à ciel ouvert mais aussi dans l'obscurité pathétique des cales. C'est ainsi que luttent et que meurent les hommes du combat souterrain de la France.

Saluez-les, Français ! Ce sont les soutiers de la gloire.

Intervention Martine Jullian , Conseillère municipale, déléguée Patrimoine historique et Mémoire

En 2013, à l’initiative du Sénat, le 27 mai a été décrété Journée nationale de la Résistance. Célébrée  pour la première fois en 2014, à l’occasion du 70e anniversaire de la Libération, cette journée est célébrée aujourd’hui pour la seconde fois.

 Résistance, quel mot merveilleux ! Résistance, quelle histoire édifiante !

 La Résistance ! Un mythe ? Une légende ? Non, une réalité, une réalité dure, sanglante, atroce même, mais glorieuse, qui contribua, au prix de nombreux sacrifices, à la victoire finale sur la barbarie. Cette journée du 27 mai lui est dédiée pour permettre de commémorer le combat sans merci contre le nazisme et le fascisme, contre la bête immonde, contre un gouvernement inique et une politique de collaboration avec l’occupant qui alla jusqu’à la mise en œuvre sur le sol français de la solution finale.

 La Résistance, ce sont des jeunes qui n’hésitèrent pas à tout lâcher, études, famille, confort, pour défendre un pays et les fondements-mêmes de la République, pour suivre un idéal. Liberté, Egalité, Fraternité.

 Ce sont des hommes et des femmes, qui sans aucune formation ni prédisposition particulière n’hésitèrent pas à prendre les armes et à réaliser des sabotages et autres opérations risquées à la barbe de l’occupant.

 Ce sont aussi des femmes, qui ont œuvré dans l’ombre, à l’arrière, comme agents de liaison, fabricant des tracts, délivrant des faux papiers à ceux qui vivaient dans la clandestinité.

 Ce sont encore des hommes qui, réfractaires au STO, sont montés au maquis, malgré les rigueurs du climat, la pénurie d’armes et de vivres, et qui risquèrent ou perdirent leur vie dans des opérations périlleuses, lorsqu’ils ne furent pas raflés, torturés et exécutés à la suite de dénonciations.

 Ce sont enfin des hommes et des femmes qui le moment venu surent accompagner les troupes alliées dans leur marche libératrice.

 Cette date du 27 mai n’a pas été choisie au hasard. En effet, c’est le 27 mai 1943, en pleine guerre, que s’est tenue la première réunion du Conseil National de la Résistance, instance créée par la France Libre autour de Jean Moulin, chargé par le général De Gaulle d’unifier la Résistance. Alors que tout le monde convenait de la nécessité de réformes profondes pour reconstruire le pays, le processus d’unification de la Résistance était le premier acte d’une marche vers le retour de la démocratie.

 En plein milieu de la guerre, alors que l’issue victorieuse de celle-ci n’était encore qu’un lointain espoir, alors que le combat aurait pu n’être que militaire et armé, le Conseil National de la Résistance travailla à l’élaboration d’un programme, qui envisageait la vie après.

 À la pointe du progrès économique et social, ce programme

-        assurait la primauté de l’intérêt général,

-        donnait la priorité à l’éducation pour tous,

-        élaborait un modèle social qui mettait l’accent sur les droits et l’égalité des citoyens et qui mena à la création de la Sécurité sociale,

-        enfin il préfigurait une profonde refondation républicaine.

 Malgré son âge, et quoi qu’on en dise, 72 ans plus tard, ce programme reste toujours d’une étonnante actualité, car c’était bien des valeurs universelles qui en étaient le fondement.

 Désormais, cette date du 27 mai deviendra doublement symbolique, puisque c’est le jour choisi par le Président de la République pour l’entrée au Panthéon de quatre de ces résistants illustres, deux hommes,

-        Pierre Brossolette, l’un des principaux dirigeants avec Jean Moulin  de la Résistance, arrêté par la Gestapo, et qui préféra se suicider plutôt que céder à la torture de ses bourreaux,

-        Jean Zay, avocat et ancien ministre de l’Education nationale du Front Populaire, ardent défenseur de la démocratisation de l’enseignement, assassiné par la milice en 1944,

Deux hommes et deux femmes,

-        Germaine Tillion, qui poursuivit une brillante carrière d’ethnologue au CNRS, mais qui fit de sa vie un combat permanent pour la liberté, aussi bien par son engagement dans la Résistance que plus tard pendant la Guerre d’Algérie,

-         Geneviève De Gaulle-Anthonioz, enfin, qui fut une militante acharnée des droits humains et lutta toute sa vie contre la pauvreté, que ce soit par son intervention dans les bidonvilles ou par la présidence d’ADT Quart Monde.

-        Toutes deux furent déportées à Ravensbrück, où se scella une amitié indéfectible dans cette usine de mort qu’était le camp de concentration, surmontant ensemble la souffrance indescriptible de l’enfer sur terre.

 Lundi prochain, la ville de Grenoble rendra hommage à ces deux femmes, qui par leur action de résistantes, mais également par le parcours et l’engagement de toute une vie, ont porté très haut les valeurs humaines et humanistes.

 Ces quatre figures emblématiques ne doivent pas nous faire oublier non plus le combat de milliers d’autres, sans qui les héritiers que nous sommes ne seraient pas ce qu’ils sont, et ne vivraient pas dans la Paix sous la bannière de la Liberté. Et je citerai à ce sujet les propos de Cécile Rol-Tanguy lorsqu’elle reçut – fort tardivement – la Légion d’honneur : « Je représente les résistantes qui ont été oubliées », a-t-elle déclaré. Ce n’est pas pour elle qu’elle accepta cette décoration, mais pour toutes celles qui sont restées dans l’ombre, qui sont restées inconnues, mais qui ont eu l’immense mérite de participer à ces événements fondateurs d’un monde nouveau.

 Car c’est bien cette union dans le combat de milliers d’hommes et de femmes, issus des milieux les plus divers, d’opinions politiques différentes, voire opposées, mais qui surent faire passer l’intérêt général au-dessus de leur destin particulier, c’est bien cette union dans le combat qui permit de construire le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, et de rétablir sur le fronton de nos bâtiments publics la devise qui avait été bafouée par le gouvernement de Vichy : « Liberté, Égalité, Fraternité ».

 Lecture du message du Secrétaire d'Etat chargé des anciens combattants et de la mémoire, par Patrick Lapouze, sous Préfet, Secrétaire général de la Préfecture

Message de Monsieur Jean-Marc TODESCHINI- Secrétaire d’Etat auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants et de la mémoire

Le 27 mai 1943, des hommes se réunissaient dans la clandestinité au 48, rue du Four à Paris. Les résistances devenaient la Résistance française.

Plus de 70 ans après, les survivants continuent d’insuffler en France l’esprit de Résistance. C’est pour que leur héritage soit pérennisé et que leur combat reste toujours d’actualité que cette date historique est devenue une journée nationale.

 Ce 27 mai 2015, la France vit un moment exceptionnel de fierté nationale : Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay font leur entrée au Panthéon, ce lieu où « la République s'incarne et se partage », comme l’avait souligné le président de la République au Mont Valérien le 21 février 2014.

 Plus que des militants de la République, ces quatre personnalités ont incarné la République. A leurs yeux, elle n’était pas qu’un concept. Elle était un engagement, une ambition et un idéal en même temps que le combat de leur vie. Leurs parcours ne pouvaient se terminer qu’au Panthéon, maison des grands Hommes de la patrie républicaine.

 Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay ont tous témoigné à leur manière de l’esprit de Résistance, non pas seulement par les mots et les discours mais plus encore par les engagements et les actes.

 Cinquante ans après Jean Moulin et l’armée des ombres, l’esprit de Résistance fait son entrée au Panthéon et s’apprête à recevoir l’hommage éternel de la Nation, celui qui survit aux femmes et aux hommes.

 Cet esprit de Résistance est celui de celles et ceux qui, sans uniforme, parfois sans arme, ont été des modèles d’engagement. De celles et ceux qui, tombés dans les combats de la Libération et emportés dans les camps de l’horreur, n’ont pas survécu à la guerre. De celles et ceux enfin qui, survivants de la guerre, ont continué inlassablement à défendre et transmettre les valeurs républicaines.

 En cette année d’hommage à la génération 39-45, les résistantes et les résistants doivent plus que jamais être élevés en exemples pour la jeune génération, architecte de la Nation de demain. « La jeunesse ne doit rester étrangère à aucun plan d’avenir. […] Ce qu’elle réclame surtout, c’est qu’on lui fasse confiance », écrivait Jean Zay depuis sa cellule de la prison de Riom.

Puissent les parcours de Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay continuer d’inspirer les plus jeunes d’entre nous pour que la liberté, l’égalité et la fraternité, qui font le ciment de notre République, restent l’âme de leurs combats d’aujourd’hui et de demain.

 

 

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