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A.N.A.C.R. ISERE

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A.N.A.C.R. ISERE
  • blog d'information relayant les activités de la section isèroise de L'Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance. 64 rue Ampère - 38000 Grenoble Tél : 04 76 47 04 49 / Fax : 04 76 47 43 21
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2 juin 2023

conférence : Jean Moulin, Gaston Valois la République à en mourir

 

 

       

                                                                                                                 

 

 

Dans le cadre des 80 ans de la 1ère réunion du Conseil National de la Résistance le 27 mai 1943

Conférence donnée par

Gil EMPRIN

Historien

Jean Moulin-Gaston Valois, la République à en mourir

 

le mardi 6 juin 2023 à 18 heures 30 dans les salons de l’Hôtel de Ville

 

 

Entrée libre 

 

 

 

 

 

 

 

 

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21 décembre 2022

obsèques de Denise Meunier

 

    Denise MEUNIER Légion d'Honneur (64)Denise Meunier

    Présidente départementale de l'ANACR Isère

Les obsèques de Denise Meunier auront lieu le mercredi 28 décembre à 11 h aux Pompes      Funèbres Intercommunales à la Tronche?

 

Voir ci dessous l'avis de décès de la famille

Communiqué Médias Avis de décès

 

17 décembre 2022

Décès de Denise Meunier

Denise Meunier septembre 2022

 

C'est avec une immense tristesse que l'ANACR de l'Isère vient d'apprendre le décès de Denise Meunier Présidente départementale, Résistante durant la Seconde guerre mondiale, en Normandie. Habitante de Saint Martin d'Hères durant des décènies, c'est à l'EPAD de Moirans qu'est survenu son décès. Malade depuis quelques semaines en raison d'une chute et d'un AVC, Denise s'est éteinte sereinement entourée de ses enfants et de sa famile. 
Denise qui allait avoir 105 ans en janvier 2023, a toute sa vie été une combattante pour la liberté, l'égalité, la démocratie. Défendant jusqu' à ses derniers jours de conscience, ses valeurs humanistes pour lesquelles elle n'avait pas hésité à 20 ans à s'engager dans la Résistance dans sa région normande, au coté de Valentin Felman homme de lettre, philosophe et grand résistant, fusillé le 27 juillet 1942, après avoir lancé  aux soldats allemands « Imbéciles, c’est pour vous que je meurs ». Valentin Felman qui avait convaincu Denise de s'occuper de l'imprimerie clandestine de la Résistance. Puis après la mort de Felman, Denise deviendra  agent de liaison.Elle sera arrêtée, emprisonnée. Attachée au programme "les Jours Heureux"du Conseil National de la Résistance, elle a rencontré de nombreux jeunes en Isère pour leur transmettre ses convictions et les appeler à la vigileance face aux idées d'extrême droite renaissantes, aux idéologies fascistes et à toutes les formes d'oppression. Denise, Présidente départementale de l'ANACR depuis 2010, défendait la cause des femmes  toujours et partout. Nommée  en 2014 chevalière de la Légion d'Honneur, elle a dédié cette haute distinction à toutes les femmes " qui ont participé de près ou de loin à la libération du pays au péril de leur vie, et dont l’engagement n’est aujourd’hui encore pas reconnu à sa juste valeur." 

Aujourd'hui l'ANACR est en deuil. Denise était une grande dame. Elle va nous manquer, nous la pleurons.

La direction départementale de l'ANACR Isère

Pour les obsèques voir l'avis de la famille  et ce blog dès que fixés. Un portrait plus complet sera publié sur le blog de l'ANACR Isère pour rendre un hommage mérité à Denise Meunier

 

19 avril 2022

Contre le retour de la bête immonde.

La bête est revenue

 Sait-on pourquoi un matin

Cette bêt' s'est réveillée

Au milieu de pantins

Qu'elle a tous émerveillés

En proclamant partout haut et fort

Nous mettrons l'étranger dehors

Puis cette ogresse aguicheuse

Fit des clones imitatifs

Leurs tirades insidieuses

Convainquirent les naifs

Qu'en suivant leurs diktats xénophobes

On chasserait tous les microbes.

Attention mon ami je l'ai vue

Méfie-toi la bête est revenue

C'est une hydre aux discours enjôleurs

Qui forge un' nouvelle race d'oppresseurs

Y a nos libertés sous sa botte

Ami ne lui ouvre pas ta porte

D'où cette bête a surgi

Le ventre est encore fécond

Bertolt Brecht nous l'a dit

Il connaissait la chanson

Cell' là mêm' qu'hitler a tant aimée

C'est la valse des croix gammées

Car pour gagner quelques voix

Des nostalgiques de Pétain

C'est les Juifs encore un' fois

Que  ces dangereux aryens

Brandiront comme un épouvantail

Dans tout leur sinistre éventail

Attention mon ami je l'ai vue

Méfie-toi la bête est revenue

C'est une hydre aux discours enjôleurs

Qui forge un' nouvelle race d'oppresseurs

Y a nos libertés sous sa botte

Ami ne lui ouvre pas ta porte

N'écoutez plus braves gens

Ce fléau du genre humain

L'aboiement écœurant

De cette bête à chagrin

Instillant par ses chants de sirènes

La xénophobie et la haine

Laissons le soin aux lessives

De laver plus blanc que blanc

Les couleurs enjolivent

L'univers si différent

Refusons d'entrer dans cette ronde

Qui promet le meilleur des mondes

Attention mon ami je l'ai vue

Méfie-toi la bête est revenue

C'est une hydre aux discours enjôleurs

Dont les cent mille bouches crachent le malheur

Y a nos libertés sous sa botte

Ami ne lui ouvre pas ta porte

Car vois-tu petit je l'ai vue

La bête la bête est revenue

Pierre Perret

 

 

 

19 avril 2022

Une France aux valeurs de la Résistance . Contre le vote Marine Le Pen au 2é tour des Présidentielles

Ma France à moi

Ma France à moi elle est joyeuse
Elle dit bonjour et comment allez-vous
Mais elle sait dire non elle est frondeuse
On ne la f’ra jamais mettre à genoux
Ma France à moi celle que j’adore
Celle qui chantait le chant des partisans
Celle des Klarsfeld celle de Senghor
Celle de Prévert et la France des paysans
France de Stendhal Chamfort Molière
France de Balzac La Fontaine et Victor
Des frères Lumière d’Apollinaire
D’Alfred Jarry des chants de Maldoror
Ma France à moi qu’avant tout j’aime
C’est celle de la liberté d’expression
Les mots d’amour voire les blasphèmes
Sont l’essentiel de ma respiration

France de Matisse Monet Soulages
France de Desproges et des tweets de Pivot
France de Coluche France du partage
France de Daumier Gotlib et Picasso
Ma France à moi peut-êt’ croyante
Mais a parfaitement le droit d’être athée
Bible ou Coran si ça lui chante
Elle dit pardon c’est pas ma tasse de thé
Ma France à moi elle est gourmande
D’accordéon de jazz et de Verdi
Elle chérit ses enfants d’légende
Ceux du Vel’ d’hiv’ et ceux du paradis
L’obscurantisme d’un autre âge
Les fanatismes elle en a fait son deuil
Aucun racisme aucun clivage
Ne sont bienv’nus sur sa terre d’accueil

Nos femmes en France embrassent et dansent
Libres d’aimer d’faire valser les textos
Z’apprécient guère qu’on les tabasse
Ni d’êt’ voilées ce n’sont pas des bateaux
Eh oui ma France adore ses femmes
Les Barbara Colette Marie Curie
Les De Beauvoir celles qui s’enflamment
Lucie Aubrac Simone Veil Adjani
Ma France de Jaurès fût compagne
Et des savants des chercheurs elle raffole
Jules Ferry Pasteur Charlemagne
C’est grâce à eux qu’on va tous à l’école
Bien sûr ma France elle est laïque
De penser libre et libre de parole
C’est la France de la république
Les religions s’apprenn’ pas à l’école

Cette France que certains haïssez
A ceux qui l’aiment il vous faut la laisser
Cette chanson libre jaillie d’mon cœur
J’aim’rais qu’les écoliers l’apprenn’ par cœur
Car cette Franc’-là tel est mon vœu
Je souhait’ qu’elle soit demain leur France à eux

Car ma France à moi
Elle est comme ça !

Pierre Perret

 

L

 

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14 avril 2022

le danger de l'extrême -droite

Faire barrage à l'extrême droite. Aucune voix pour la candidate d'extrême droite au second tour de l'éléction présidentielle

Communiqué ANACR National

COMMUNIQUE

Le 23 avril 2017, quinze ans après que «l'homme du détail», Jean-Marie Le Pen, ait, avec alors 16,86% des voix accédé au second tour de l'élection présidentielle de 2002, sa fille, Marine Le Pen, lui ayant succédé à la tête du Front National, était qualifiée pour le second tour de la présidentielle, ayant recueilli 21,30% des suffrages, soit près de 7,7 millions de voix ; auxquelles l'on pouvait ajouter les 1,7 millions de suffrages portés sur Nicolas Dupont-Aignan, dont Marine Le Pen annonçait vouloirfaire son premier ministre. Ce résultat - 1,2 million de voix de plus que lors de l'élection présidentielle précédente en 2012 - traduisait une progression des idées xénophobes et liberticides portées par le discours anti-immigrés et sécuritaire de Marine Le Pen, ainsi que l'ampleur de la crise morale, sociale et de la démocratie de notre pays, pour une large part conséquence de l'accentuation de la remise en cause du Pacte social et républicain mis en place à la Libération par le Programme du Conseil National de la Résistance. Un résultat qui ne pouvait que soulever une vive inquiétude et, le risque de voir Marine Le Pen élue ne pouvant être exclu, l'ANACR appela les électeurs à prendre en compte les valeurs de la Résistance dans la détermination de leur choix, et à poursuivre l'engagement antifasciste des Résistants.

Les résultats dimanche 10 avril de ce premier tour de l'élection présidentielle 2022 - lors duquel 11 347 660 voix (32% des exprimées) se sont portées sur les candidats d'extrême­ droite Marine le Pen, Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan - renforcent cette inquiétude de voir accéder à la magistrature suprême la candidate du Rassemblement National, à l'autoritarisme assumé sur le plan intérieur, à la xénophobie renforcée, qui n'a cessé d'afficher ostensiblement sa solidarité avec les adversaires de la démocratie à travers l'Europe et le monde, de Trump au brésilien Bolsonaro..., ses liens anciens et persistants avec les formations européennes d'extrême-droite et néofascistes, ainsi qu'avec le régime poutinien, alors même qu'il s'engageait dans un expansionnisme agressif en Géorgie, en Crimée et dans l'Est de l'Ukraine, parallèlement au renforcement sévère de la répression contre toute expression démocratique en Russie.

Fidèle aux valeurs humanistes, patriotiques et démocratiques de la Résistance ayant inspiré la lutte des Résistantes et Résistants, !'Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance, l'ANACR, se prononçant pour une société juste, démocratique et fraternelle, pour un monde pacifique et solidaire, et qui n'a cessé depuis la Libération de combattre la xénophobie et les résurgences potentielles ou avérées du fascisme, masqué ou non, appelle les citoyennes et les citoyens à la vigilance et au discernement lors du second tour de l'élection présidentielle le 24 avril, et lors des élections législatives dejuin prochain.

Et, en conscience, à écarter la menace qui pèse sur l'avenir démocratique de notre pays.

 Le 12 avril 2022

 L'ANACR

 

14 avril 2022

Assemblée générale du comité ANACR de Saint Egrève

Assemblée générale - St Egrève

Le 12 février 2022 à la maison des associations à Saint-Egrève Après l’accueil des membres du comité, Jacques Rolland, Président a fait le rapport moral. 

Je présente à tous mes meilleurs vœux pour 2022. J’espère que cette année 2021 avec cette pandémie récurrente n’aura pas affecté vos familles. Dans 4 mois auront lieu les élections Présidentielles puis législatives. Comme toujours l’ANACR ne donnera aucun avis. Sauf à rappeler les enseignements donnés par les Résistants. A leurs dépends, ils ont appris et nous ont expliqué où mènent les idées nationalistes, racistes, xénophobes, le rejet des différences (religieuses, ethniques, culturelles, politiques etc ...) Ces idées ont mené l’Europe et le monde à la catastrophe de la seconde guerre mondiale avec ses massacres, ses camps d’extermination … Ces mots visent clairement l’extrême droite et la droite extrême. L’histoire de la seconde guerre mondiale doit être rappelée afin de montrer que, si on n’y prend pas garde, des temps sombres peuvent revenir, alimentés par des idées liberticides, fascisantes chez nous ou ailleurs. A ce titre l’ANACR et ses militants sont plus que jamais indispensables.

Souvenirs : Heureusement pour notre association aucun décès en cette année 2021.

Rapport d’Activités : Cérémonies 2021 : - 1 Journée des femmes (Résistantes) 8 mars - 2 Fin de la guerre d’Algérie 19 mars - 3 libération des camps         25 avril - 4 Antoine Polotti et Marco Lipszyc (FTP) 17 mai. Suite à la suppression de cette cérémonie du calendrier officiel de la ville, notre Présidente Martine Peters a protesté et demandé l’autorisation d’une cérémonie non officielle auprès de la ville de Fontaine. - 5 Fin de la guerre et capitulation de l’Allemagne nazie mai 2021- 6 Présence et intervention au départ de la foulée du souvenir à St Egrève- 7 Bombardement de la Buisseratte  intervention   le 26 mai 2021 A St martin le Vinoux- 8 Journée de la Résistance Interventions le 27 mai 2021 St Egrève et St Martin le Vinoux- 9 Cérémonie de la Gomma intervention  le 7 juin 2021 - 10 Appel du Général Gaulle le 18 juin 2021 St Egrève et St Martin le Vinoux - 11 Cérémonie du Désert de l’Ecureuil (FTP) le 21 juillet 2021 - 12 Bombardement St Martin le Vinoux - Intervention le 16 août 2021 - 13 La Libération Intervention le 22 août 2021 St Egrève et St Martin le Vinoux - 14 Cérémonie en mémoire de René Paget le 11 sept 2021 - 15 Hommage à Alfred Rolland le 18 sept 2021 - 16 Armistice 14/18        le 11 nov 2021 - 

Activités : Réalisation d’une vidéo pour l’hommage à Alfred Rolland, dont son fils Jacques a beaucoup contribué.Le 28 avril nous avons participé au jury du concours de la Résistance et de la Déportation.Le 24 juin, Marcelle Roche et Jacques ont rencontré 2 classes qui ont participé au concours au collège Barnave. Remise des prix. Participation à la journée des associations le 4 septembre 2021. Nous avons assisté à la conférence d’Olivier Vallade à Saint Martin d’Hères, où était présente notre Présidente Denise Meunier 103 ans.Le 21 octobre nous avons représenté l’ANACR St Egrève à l’AG de la FNACA.Vente de livres régulièrement.Nous sommes sollicités régulièrement pour des renseignements

Intervention : Lors de l’Assemblée Générale des Amis du Musée de la Résistance qui a eu lieu le samedi 4 décembre 2021, Jacques Rolland est intervenu pour que soient équitablement représentées les différentes organisations de Résistance. Notamment, il est notoire que les FTP sont actuellement sous-représentés. Sachant que le Musée va déménager, il faut profiter de cette opportunité pour que cela soit pris en compte et remis à plat. Pour info, ce nouveau Musée aura 1500 m2 de surface contre 1000 actuellement. Il y aura 2 salles pédagogiques, un hall d’accueil beaucoup plus grand pour accueillir des classes. L’amicale FTP a adressé un courrier au vice-président à la mémoire Patrick Curtaud, avec copie à Alice Buffet Directrice du Musée, et au Président de l’Association des Amis du Musée.

Projets2022

Participation aux cérémonies :Cérémonie du Poursollet, Jean Gilly St Egrévois le 13 août. _Cérémonie à Tréminis : Jean Amigoni et André Coutelier tous deux Saint Egrèvois en octobre date à préciser. - Cérémonie Missak Manouchian le 20 février à Echirolles - 

Concours National de la Résistance et de la Déportation : Il y aura au moins 3 classes au collège Barnave avec Mme Akermann qui participeront au Concours National de la Résistance et de la Déportation. Le thème de l'édition 2021-2022 porte sur "La fin de la guerre. Les opérations, les répressions, les déportations et la fin du IIIe Reich (1944-1945)". 

Devoir de mémoire: Continuer sur notre lancée sur le devoir et le travail de mémoire avec les plaques de rues avec QR code. Geneviève Fougère a proposé d’en parler à l’issue de la réunion de coordination des cérémonies en février prochain. Si possible participer aux cérémonies du Poursollet et de Tréminis où sont morts des Saint-Egrèvois. Adopté à l’unanimité

Election du nouveau bureau. Président : Jacques Rolland; Vice-Présidente : Marcelle Roche; Trésorier :Jacques Rolland; Trésorier Adj :Vincent Rolland; Secrétaire : Valérie Bonetto; Secrétaire Adj :Michel Vallon

 

 

14 avril 2022

Assemblée générale du comité ANACR de Vizille

A.G. ANACR VIZILLE du 19 février 2022

La séance est ouverte par Jean-Marc Gauthier, président qui remercie de leur présence : Gilles Strappazzon, Conseiller Départemental, Maire de St Barthélémy de Séchilienne et Président des Maquis de l’Oisans, Mme Anne-Marie Tête, adjointe à la vie associative de Vizille, M. Gaby Vitinger, adjoint au Maire de Champ sur Drac, Gérard Mingat, Président d’honneur des Amis de l’Histoire, M. Jean Danz du comité de coordination de Vizille représentant la FNACA,Jacques Nivon, Maire honoraire de Champ sur Drac, M. René De Ros, porte drapeau. Sont excusés MM. Guerrero, Maire de Jarrie et Bellon, Président des Amis de l’Histoire, J.Madrennes, secrétaire. Des salutations fraternelles sont adressées Paul Reymond, dernier Résistantmembre de l’ANACR, ne pouvant se déplacer. Une minute de silence est respectée pour honorer la mémoire de notre camarade Maurice Blanchon,fidèle adhérent, décédé cette année.

En introduction Jean-Marc Gauthier évoque le contexte particulier de ces deux années passées, marquées par la pandémie mais aussi par des contestations relatives à sa gestion qui a mis en évidence le manque de moyens de notre service public hospitalier ainsi que les inégalités sociales
face à la maladie. Sans prendre parti politiquement, dans le cadre des prochaines élections, son inquiétude est exprimée quant aux dangers représentés par le développement des thèmes d’inspiration fascises portés par l’extrême droite et la droite extrême. (Voir déclaration en annexe.)
L’essentiel du débat portera sur la pérennité du Comité local de l’ANACR, au vu de la baisse constante de ses adhérents (13 adhérents en 2021), au manque de ses ’forces vives’, à l’absence de personnes relais dans les établissements scolaires ou au sein des familles. Ces inquiétudes sont
partagées par la FNACA et par Gilles Strappazzon pour les Maquis de l’Oisans, dont les actions auprès des écoles et des familles n’ont pas le rayonnement qu’elles mériteraient d’avoir. Le principe d’un partenariat informel, d’une synergie à maintenir entre les associations présentes ainsi qu’avec
les Amis de l’Histoire est retenu. Le maintien du Comité est donc acté pour l’instant, pouvant compter sur le soutien des Municipalités partenaires, mentionnées plus haut. Il est souhaité, à l’initiative de M. Mingat, que l’association avec les Amis de l’Histoire soit renforcée et des pistes de travail, mis en sommeil en temps de pandémie, sont remises à l’ordre du jour, notamment laréédition d’un numéro spécial enrichi sur la Résistance à Vizille. La priorité restant aux yeux de tous le lien avec les scolaires.
Mme Tête rappelle que la Municipalité de Vizille partage les objectifs et les valeurs de l’ANACR, qui sont toujours d’actualité, et évoque la participation active de la ville autour des commémorations traditionnelles, en lien avec les écoles de la ville et les parents d’élèves.
M . Strappazzon regrette l’abandon de l’appellation « Maison des Droits de l’Homme » suite au déménagement prévu du Musée de la Résistance et de la Déportation de Grenoble, partageant l’ inquiétude de tous les présents qui est que le Musée - n’étant pas seulement tourné vers le passémais abordant des problématiques contemporaines liées aux droits humains- oublie ses vocations et ses valeurs humanistes.
Suite à la proposition de Dominique Rossi est adoptée à l’unanimité une déclaration de principe, à l’intention de la presse et des élu-es, qui exprime nos inquiétudes communes dans le contexte social et préélectoral actuel. (Voir annexe.)
Dans son bilan financier il fait état du solde positif pour l’année écoulée, grâce aux municipalités qui nous soutiennent fidèlement et qui sont à nouveau vivement remerciées : Vizille, St Barthélémy, Vaulnaveys le Bas, Jarrie, Champ sur Drac.
Le bureau existant est reconduit à l’unanimité et les échanges se poursuivent autour du verre de l’amitié.
Pour le bureau, D. Rossi 20/02/2022

Déclaration Comité Local ANACR VIZILLE 19 février 2022
Le Comité de Vizille de l’ANACR (Association Nationale des Anciens Combattants et Ami-es de la Résistance), réuni en Assemblée Générale ce samedi19 février tient à faire la déclaration suivante qu’elle adresse à la presse, aux municipalités du canton et élus locaux.
En conformité avec les principes et les valeurs de notre association nationale et à la veille d’élections majeures dans notre pays :
- nous exprimons, riches de notre expérience militante au service de la Mémoire et porteurs de l’héritage de tous-tes les Résistant-es, notre inquiétude quant au développement de thématiques et d’actes qui furent ceux des régimes et organisations fascisantes de l’entre-deux guerres : stigmatisation des étrangers et de leur religion, propos de haine à l’égard des migrants, actes antisémites, profanations de lieux de mémoire
- nous condamnons les déformations ou négations des vérités historiques par des candidats qui veulent réhabiliter Pétain, fossoyeur de la République ayant traqué les Résistant-es et déporté des Juifs, français et étrangers
-nous déplorons que des empires médiatiques privés, aux mains de quelques milliardaires, laissent libre cours à ces pseudo-experts qui « font mentir le passé, pour mieux faire haïr au présent et ainsi inventer un futur détestable ». Une régression fâcheuse quand on rappelle la mesure prise dans le
programme du Conseil National de la Résistance qui voulait « Assurer la liberté de la presse son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères. »
- nous nous inquiétons du fait que certain-es candidat-es cautionnent les dérives sécuritaires et nationalistes à l’oeuvre dans d’autres pays d’Europe ou du monde, porteuses de divisions, de violence, et dangereuses pour la démocratie
- et nous rappelons l’espoir formulé dans ce passage du Serment de Mauthausen, prononcé le 16 mai 1945 peu après la libération du camp, par ces Résistant-es victimes de l’entreprise nazie et fasciste :
« La paix et la liberté sont la garantie du bonheur des peuples, et l’édification du monde sur de nouvelles bases de justice sociale et nationale est le seul chemin pour la collaboration pacifique des États et des peuples. » Pour que ne ressurgissent pas les ombres du passé.
Vizille, le 19 février2022

14 avril 2022

8 Mars, Hommage aux Résistantes Dauphinoises

Le mardi 8 mars, l’hommage annuel, initié par l’ANACR en partenariat avec la Municipalité Grenobloise a eu lieu devant le Mur du Souvenir, place de la Résistance à Grenoble. Cette année, contrairement à 2021, il a pu se dérouler normalement avec des élu-e-s, des porte-drapeaux, du public et des interventions. Patricia Detroyat, cheffe du service du Protocole/ Mémoire de la ville a ouvert  la cérémonie rappelant le rôle de la Résistance et des femmes à Grenoble, ville Compagnon de la Libération.

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Intervention de Emmanuel Carroz, Maire-adjointMesdames les Députées Emilie CHALAS, Elodie JACQUIER-LAFORGE

Messieurs les Sénateurs Guillaume GONTARD, Michel SAVIN

Madame la Présidente de l’ANACR Martine PETERS

Madame la DDSP Fabienne LEWANDOWSKI

Monsieur le représentant du Commandant du Groupement de Gendarmerie de l’Isère Commandant  Arnaud RICHARD

Monsieur le représentant du Directeur Départemental du SDIS Capitaine Thomas CRÉQUI

Madame la Directrice de l’ONAC Cécile CLÉRY-BARRAUD

Mesdames et Messieurs les présidents et représentants des associations

 Mesdames et Messieurs

 Le dernier « Compagnon de la Libération », Hubert Germain, nous a quittés en octobre dernier. Nous connaissons tous son nom, lui qui est l’une des 1038 personnes à avoir reçu la Croix de la Libération, la plus haute reconnaissance attribuée par la France au titre de la Seconde guerre mondiale.

Nous connaissons Hubert Germain, mais connaissons nous aussi Marie Hackin, Berty Albrecht, Laure Dibold, Marcelle Henry, Emilienne Moreau-Evrard, Simone Michel-Levy ? Ces six femmes, ce sont les six Résistantes qui ont été reconnues elles aussi « Compagnon de la Libération ». Six femmes, six seulement sur 1038 personnes.

Cette proportion pourrait laisser penser que les femmes ont joué un rôle mineur dans la Résistance. C’est pourtant loin, très loin de la réalité historique. Pourtant, leur rôle a été en grande partie passé sous silence, au sortir de la guerre et longtemps après. Dans les hommages publics, dans les manuels scolaires, dans les représentations collectives… la moitié de l’humanité semble avoir été oubliée.

Si aujourd’hui cette faible proposition de femmes « Compagnon de la Libération » nous surprend, et même nous heurte, elle semblait soulever peu de questions dans l’immédiat après-guerre.

 Faut-il rappeler la réalité de cette époque pour les femmes en France ? Les Françaises ont dû attendre 1944 pour être reconnues citoyennes à part entière et obtenir le droit de vote. On mesure à quel point c’est tardif, quand on se souvient que les femmes votaient déjà en 1893 en Nouvelle-Zélande, en 1906 en Finlande, en 1934 en Turquie…

Bien que privées de droits civiques, les femmes ont joué un rôle clé dans la Résistance en France. Elles ont su dépasser les conventions qui pesaient sur leur genre, en même temps qu’elles ont bravé les périls de la guerre, de l’oppression nazie et du régime de Vichy.

 Ici à Grenoble, comme dans les villes, les villages et maquis alentours, des femmes se sont engagées pour que la France soit libre. Elles ont pris les armes et ont participé aux combats. Elles ont été actives dans le Renseignement et la fabrication de faux papiers. Elles ont caché des Juifs et ont organisé des filières de sauvetage.

Ces Résistantes savaient que leur action les exposait au danger. Nombre d’entre elles ont été arrêtées, torturées, déportées vers les camps, assassinées.

 Parmi ces Résistantes dauphinoises, je pense à Louise Collomb. Elle tient un café à Grenoble, avenue Alsace-Lorraine, avec son mari. Ce café, c’est le Comptoir Lyonnais. Il devient le point de rencontre des personnes hostiles au régime de Vichy. Louise Collomb accueille de nombreux fugitifs et réfugiés, elle cache des Juifs, des aviateurs alliés, elle participe au sabotage de films de propagande, elle fait circuler la presse clandestine…

 Je pense aussi à Marie Reynoard. Professeure de lettres au lycée de jeunes filles Stendhal, elle distribue des tracts, apprend à mener des actions de sabotage, multiplie les opérations clandestines pour structurer la Résistance, prend la direction départementale du mouvement Combat… Après sa deuxième arrestation, elle est déportée à Ravensbrück en janvier 1944. C’est dans ce camp qu’elle meurt, un an après. Au-delà de son rôle clé dans la Résistance, Marie Reynorad a marqué par son caractère hors du commun, exerçant ses talents de conteuse jusqu’au camp de concentration, et poursuivant la Résistance depuis l’intérieur même du camp. Je pense à elles, et je pense à toutes leurs sœurs de Résistance.  A chacune de ces femmes qui a refusé la défaite, combattu pour la liberté. Elles sont l’honneur et la fierté de la France. Je m’incline aujourd’hui devant leur courage immense.

Avec le Maire de Grenoble, Eric Piolle, nous avons à cœur de faire connaître et reconnaître l’engagement exceptionnel de ces femmes Résistantes. C’est pour cela qu’en novembre dernier, nous avons accueilli Vladimir Trouplin pour une conférence sur les six femmes « Compagnon de la Libération ». Et nous poursuivons notre mobilisation pour que les héroïnes de la Résistance, venues du Dauphiné ou de plus loin, quittent enfin l’ombre pour rejoindre la lumière. De nouvelles rues de Grenoble portent désormais leur nom, comme des équipements publics, des écoles. C’est le cas de la nouvelle école Marianne Cohn que nous avons inaugurée en septembre dernier, en hommage à cette toute jeune Résistante née en Allemagne, qui a pris tous les risques pour sauver des enfants Juifs, et qui a été torturée et assassinée par la Gestapo à Annemasse. Ces femmes sont pour nous toutes et tous un modèle de force et de courage. Une source puissante d’inspiration.

En ce 8 mars, Journée internationale des Droits des Femmes, mes pensées vont à toutes les femmes qui ont résisté et qui résistent aujourd’hui, qui se battent pour la liberté et l’égalité, ici et partout dans le monde. Mes pensées vont aux femmes Ukrainiennes. Au cœur du chaos et de la guerre, elles sont nombreuses à prendre le chemin de la Résistance avec un courage immense, pour que vivent la démocratie et la liberté. Je pense aux femmes Russes qui tentent de faire entendre une autre voix [avec un x] et une autre voie [avec un e], face à l’autoritarisme implacable et guerrier de Vladimir Poutine. Je pense à Anna Politkovskaïa, journaliste et militante des droits humains assassinée en 2006. Elle était célèbre pour avoir couvert le conflit tchétchène, pour avoir mené des investigations sur le pouvoir en place et pour son opposition au président Vladimir Poutine. Nous sommes fiers d’avoir donné son nom à la grande salle de notre Maison des Associations, pour que l’on n’oublie ni son combat, ni son courage. Aujourd’hui, les journalistes en Russie risquent 15 ans de prison en exerçant leur métier. Je pense enfin à Elena Osipova, une des dernières survivantes du siège de Leningrad. Encerclés par les troupes nazies, les civils et l’armée soviétique sont restés retranchés dans la ville pendant 872 jours entre septembre 1941 et janvier 1944. Elena Osipova, 76 ans, opposante à la guerre en Ukraine, vient d’être arrêtée en Russie par le régime de Poutine.

Je pense à toutes les femmes Résistantes, en Syrie, en Afghanistan et ailleurs, qui luttent avec force pour vivre debout, et pour que le monde soit plus juste.Merci à vous, héroïnes de la Résistance d’hier et d’aujourd’hui. Merci pour votre combat pour que vivent la liberté, l’égalité, la fraternité et la sororité. Je vous remercie.

 Intervention de Martine Peters Présidente départementale de l’ANACR

Mesdames, Messieurs, Chers Ami(e)s, Chers Camarades, après la cérémonie plus qu’intimiste imposée par la pandémie en 2021, c’est une satisfaction de nous retrouver dans ce lieu consacré à la mémoire de la Résistance.

 Le 11 novembre 2021, Hubert Germain, dernier compagnon de la Libération a été inhumé au Mont Valérien, dans la crypte symbolisant la France au combat de 1939 à 1945. Il a rejoint 16 autres combattants : 11 militaires (dont deux tirailleurs d’Afrique du Nord, deux tirailleurs d’Afrique noire et trois membres des Forces françaises libres), 3 résistants (dont un FFI du Vercors et un de la résistance indochinoise) et 2 résistantes, seulement 2 résistantes ! Berty Albrecht,  membre fondateur du mouvement « Combat », suicidée à la prison de Fresnes en mai 1943, Compagnon de la Libération et Renée Lévy,  membre du réseau du Musée de l’Homme, puis du réseau Hector, Déportée NN (nuit et brouillard) en Allemagne. Décapitée le 31 août 1943 à la prison de Cologne, Allemagne.

 L’ordre de la Libération créé par le Général de Gaulle en 1940 compte 1038 personnes, cinq communes françaises dont Grenoble  et dix-huit unités combattantes. Le général de Gaulle n’a pas seulement fait la part belle aux militaires pour rejoindre cette chevalerie du 20e siècle, il en a écarté soigneusement les femmes. Parmi ces 1038 Compagnons de la Libération  seulement 6 femmes !  Berty Albrecht, Laure Diebold, Marie Hackin, Marcelle Henry, Simone Michel-Lévy, Emilienne Moreau-Evrard.

Le 30 novembre 2021 Joséphine Baker entrait solennellement au Panthéon. La Nation rendait hommage à une personnalité exceptionnelle, artiste noire de music-hall mondialement connue, au service de la France libre espionne et Résistante, militante contre le racisme et pour les droits humains. Dans ce temple à la gloire des grands hommes, 75 hommes et seulement 6 femmes ! Simone Veil, Marie Curie, Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Sophie Berthelot et Joséphine Baker.

 Au total, 11 Résistantes seulement, dont 7 déportées dans les sinistres camps nazis, sont honorées officiellement par la Nation ! De quoi au regard de ces chiffres s’énerver, en ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes ! Alors que les femmes représentent la moitié de la population mondiale ! Et si elles ne furent pas la moitié des combattants de la seconde Guerre mondiale, très nombreuses sont celles qui ont fait preuve, comme les hommes, de courage, d’engagement, d’abnégation, subissant, répression, prison,  torture, déportation, mort.

 Dans chaque département français, des femmes de divers âges, conditions sociales, familiales, origines, religions, engagements politiques, se sont levées pour refuser l’asservissement imposé par l’occupant allemand, rejeter la honte infligée par Pétain et son gouvernement valets des nazis. Et l’Isère n’a pas été en reste, elle a donné ses meilleures filles pour la lutte acharnée des peuples à disposer d’eux-mêmes, pour rétablir la France dans son honneur, sa grandeur, fière de ses valeurs nées dans la révolution de 1789 qui ont fait de notre pays celui des droits de l’homme. Le combat résistant des femmes, du plus modeste au plus glorieux, et hélas la déportation que nombre d’entre elles subir, nous font obligation de transmettre leur mémoire. Cette inscription gravée dans la pierre en fait foi. Elles ont été nombreuses, fidèles à l’idéal de la Résistance à faire le sacrifice de leur vie. Impossible de les citer, il y en a tant. Laissez-moi juste avoir une pensée affectueuse pour la Présidente de l’ANACR Denise Meunier qui, bien que Résistante en Normandie, mérite de figurer dans cet hommage. Elle a 104 ans et demeure une résistante, toujours. Pourtant l’histoire, sur bien des sujets, s’écrit encore trop souvent au masculin et particulièrement celle de la Résistance.  Les femmes sont reléguées bien souvent dans l’ombre de l’histoire, de notre mémoire. D’ailleurs où sont leurs noms dans cet espace mémoriel ? Il est plus que temps de leur rendre leur juste place, beaucoup de beaux noms de Résistantes, connues ou pas, pour éclairer les rues, lieux, musées de nos villes,  à Grenoble qui a déjà nommé plusieurs,  et dans toute l’Isère.

 Les femmes engagées  dans le combat libérateur ont mené de terribles luttes pour la liberté, l’égalité, le respect de leur dignité, participant à la création d’une société nouvelle voulue par les combattants, combattantes  de l’ombre, par les hommes du CNR. Qui pourrait aujourd’hui nier le rôle capital des femmes dans ces luttes qui ont alors rétabli la République et la souveraineté du peuple ?   Pour chaque un, chaque une, résister était un libre choix engageant sa dignité, sa conscience, sa vie. Le choix de se battre était d'autant plus méritoire que longtemps les rebelles furent rares. Victimes, comme les hommes, des lois pétainistes et de l’occupant allemand, les femmes firent, comme leurs compagnons de combat, leur devoir et souvent, plus même que leur devoir. Ainsi à la Libération, elles gagneront des droits nouveaux.  Olympe de Gouges écrivait « La femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune. » Le 5 octobre 1944, le Gouvernement provisoire de la République française confirmera l'ordonnance signée par le Général de Gaulle suite à l’adoption le 21 avril de l’amendement proposé par Fernand Grenier, Résistant, délégué communiste à l'Assemblée consultative provisoire " Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que l'homme."  Les femmes de 1944 seront, longtemps après le combat de Louise Michel et des féministes du 19ème siècle et du début du 20ème, définitivement considérées comme des citoyennes à part entière. Des femmes qui ont ouvert des voies,  abattu des murs, forgé une identité commune, créé des solidarités, de l’Antiquité à nos jours, des confins du monde à notre département. Parce qu’elles ont au péril de leur existence choisi de lutter pour leur idéaux, les Résistantes sont notre conscience

La Résistance était porteuse de l’espoir de voir l’avènement d’une société solidaire et égalitaire, d’un monde apaisé loin des idées qui avaient entrainé les peuples dans un épouvantable chaos.  Avec le programme du CNR, "les Jours Heureux" le 15 mars 1944, les hommes de la Résistance dessinaient une nouvelle France plus juste, plus fraternelle, plus heureuse. A la libération des camps de concentration, le serment des déportés « plus jamais ça » appelait à taire les haines raciales, culturelles, religieuses. Pourtant aujourd’hui ces haines refont surface. Revoilà les inscriptions ignobles sur les murs, les magasins, les lieux de mémoire fustigeant des communautés, les attaques de personnes, le rejet des différences, les attaques contre les symboles et des élus de la République. Toutes les idées liberticides renaissent, prospèrent, menacent les démocraties. Partout sur notre planète, les droits humains fondamentaux sont mis à mal et la paix est fragilisée dans nombre de régions.

 Comment ne pas avoir une pensée pour ce que vit la population ukrainienne soumise à la guerre, aux bombardements, aux morts militaires et civils, à la peur,  à l’exode. Ce conflit a pris  une dimension dramatique avec les opérations menées par la Russie contre l’Ukraine pays fondateur de l’ONU, la négation de la légitimité de son existence nationale, et les menaces de guerre nucléaire explicitement exprimées à l’encontre des pays qui lui seraient efficacement solidaires. Cette situation menace la sécurité en Europe, la paix dans le monde et, potentiellement en cas de conflit nucléaire, l’avenir de l’humanité. Au lendemain de la Seconde guerre mondiale pour que ne reviennent pas ces temps d’obscurantisme et de terreur qui ont fait entre 60 à 80 millions de morts, les états se sont dotés de l’Organisation des Nations Unies.  La seule voie, honorable, pour sortir de la guerre, est la recherche, par le dialogue dans le cadre de l’ONU, de solutions respectant les principes fondateurs de sa Charte, auxquels ont adhéré en 1945 les différentes parties aujourd’hui en conflit en Ukraine.

La Démocratie, demeure inscrite dans l’ADN de notre pays qui reste, malgré tous les soubresauts de l’histoire, celui qui en proclamant le 26 août  1789 : les hommes naissent libres et égaux en droits, devint à jamais une lumière pour tous les peuples.Il nous faut rester vigilant car la mémoire est volatile.  78 ans nous séparent de la Libération, le temps de la Résistance s’éloigne toujours un peu plus, les témoins directs nous quittent peu à peu, pourtant leur message demeure tellement moderne. S’indigner, se mobiliser, s’engager, résister, refuser l’inacceptable, lutter contre les persécutions, dont le harcèlement sous toutes ses formes, sont autant des droits que des devoirs. Faire vivre les valeurs humanistes du programme du CNR qui sont celles de notre République reste d’une brulante actualité. En ce 8 mars, pour les femmes, comme pour les hommes, il y a toujours des combats à mener, des bastilles à prendre, des conquis à garder, des droits encore à gagner. Il nous reste, aussi brillant qu’un phare guidant les bateaux perdus dans la tempête, le souvenir indélébile et magnifique des Résistantes, des Résistants qui,  dans les brouillards envahissant à nouveau nos pays, nous montre le chemin pour qu’enfin l’humanité toute entière est une chance.

 Nelson Mandela disait : Nous pouvons changer le monde et en faire un monde meilleur. Il est entre vos mains d'en faire la différence.

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14 avril 2022

Une semaine de l’Affiche rouge en hommage au Groupe Manouchian : Echirolles (Isère)

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 Point d’orgue de la « 10e Semaine de l’Affiche rouge d’Échirolles, les étrangers dans la Résistance », la commémoration solennelle du 78e anniversaire de l’exécution, par les nazis au Mont-Valérien le 21 février 1944, de Missak Manouchian et des Combattants étrangers des FTP- MOI de la région parisienne, s’est déroulée dimanche 20 février, place de la Libération, à l’invitation conjointe de Renzo Sulli, maire, vice-président de Grenoble-Alpes Métropole et de Daniel Marandjian, président de l’Association des Anciens Combattants et Résistants Arméniens de l’Armée Française (AACRAAF). Elle a réuni une foule nombreuse de quelque 250 personnes,

On notait en la présence de Guillaume Gontard sénateur de l’Isère, Corine Lemariey conseillère métropolitaine déléguée représentant Christophe Ferrari président de Grenoble-Alpes Métropole, Amandine Demore et Daniel Bessiron conseillers départementaux, Jérôme Soldeville conseiller municipal délégué de Grenoble représentant le maire Éric Piolle, Anahide Mardirossian, adjointe de Saint-Martin-le Vinoux représentant le maire Sylvain Laval, Anouche Agobian adjointe à Grenoble, ainsi que de nombreux adjoints et élus d’Échirolles, ainsi que de Mme Cécile Cléry-Barraud directrice départementale de l’ONACVG et des représentants du Comité de liaison des Anciens combattants et des associations arméniennes et juives de l’agglomération,

Après l’accrochage d’une gerbe sous la plaque de la rue Missak Manouchian, le cortège derrière les 13 portes drapeaux s’est rendu au Monument aux morts orné de chevalets présentant le portrait de Missak Manouchian et l’Affiche rouge.

Daniel Marandjian, dans un discours très applaudi a salué la mémoire de ces « héros de l’ombre » qu’ont été les combattants du groupe Manouchian. Jetant un regard sur la grande diversité d’origines de ces martyrs de l’Affiche rouge : Espagnols vaincus par le franquisme, Juifs Polonais, Roumains, Hongrois fuyant l’oppression de régimes antisémites et xénophobes, Italiens pourchassés par le fascisme mussolinien, et Arméniens rescapés du Génocide de 1915, il a rappelé que tous, avec leurs familles et leurs compatriotes, subissaient les mesures xénophobes et antisémites instaurées par le régime de l’État français de Pétain qui a instauré le Statut des juifs, la priorité nationale à l’emploi, traque et renvoi des réfugiés dans leurs pays d’origine. Pour eux, la France n’était pas seulement une terre d’asile, mais le dernier refuge de la Liberté. En défendant la liberté de la France, ils ne se battaient ni pour leur famille, car la plupart l’avait perdue, ni pour leurs biens, car ils avaient dû les abandonner, ni pour la gloire, car ils œuvraient dans l’ombre, ni pour une idéologie partisane, car communistes, ils n’avaient qu’un seul adversaire, la servitude. En cette période d’incertitude où certains posent encore la question lancinante de l’identité française, est venu le moment de proclamer par cet hommage symbole, que cette identité ne tient pas aux origines ethniques des citoyens que nous sommes. ls nous ont appris, par le don de leur vie, que la France qu’ils défendaient était la terre de la générosité. L’identité française tient dans ce que l’on apporte à la France autant que dans ce que la France apporte.

Il a ensuite évoqué la personnalité de Missak Manouchian.

Orphelin, rescapé du génocide des Arméniens de 1915, poète, ouvrier assoiffé de culture française, il choisit en 1925 comme patrie d’adoption la France et sa devise Liberté, Égalité, Fraternité. Le 6 février 1934, devant la montée du fascisme, il adhère au Parti Communiste Français. Il est de tous les combats : Front populaire, soutien à l'Espagne républicaine, Résistance avec la M.O.I., clandestinité, et enfin lutte armée. Le Commandement des F.T.P. en accord avec le Conseil National de la Résistance le nomme Commissaire militaire pour la région parisienne le 1er juin 1943. Ils ont installé la peur dans le camp de l’occupant jusqu’à ce qu’ils tombent après une longue traque dans les mains de leurs bourreaux des brigades spéciales du Commissaire « français » Fernand David en novembre 1943. Ce fut l’ignoble procès de l’Hôtel Continental les 19, 20 et 21 février 1944, monté par la Gestapo à seule fin de propagande : la mort comme seule sentence possible. Et cette Affiche rouge destinée à défigurer la noblesse de leur combat, mais qui les rendra immortels

Il a rappelé qu’au procès, Missak Manouchian a assuré seul la défense du groupe. L’accusé se fit accusateur : S’adressant aux Allemands il dit : « Vous, je n’ai rien à vous dire, j’ai fait mon devoir qui était de vous combattre. Je ne regrette rien de ce que j’ai fait. C’est maintenant à vous de jouer votre rôle, je suis entre vos mains.

Aux juges Français, il déclare : « Mais quant à vous, vous êtes Français. Nous, nous avons combattu pour la France, pour la Libération de ce pays. Vous, vous avez vendu votre conscience et votre âme à l’ennemi. Vous avez hérité de la nationalité française, nous, nous l’avons méritée ».

 Daniel Marandjian a rappelé que déjà en 2014, à l’occasion du 70ème anniversaire de leur exécution, l’AACRAAF avec d’autres avait fortement soutenu la demande de transfert au Panthéon de la République des cendres des combattants du Groupe Manouchian, hélas en vain car ceux de l’Affiche rouge attendent toujours dans leurs tombes du cimetière d’Ivry la reconnaissance suprême de la Patrie. Mais il reste de l’espoir avec deux initiatives: la nouvelle pétition récemment lancée en direction du Président de la république à l’initiative de Jonathan Lacôte, ancien ambassadeur de France en Arménie, dont l’exposé des motifs souligne : « après Jean Moulin, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillon, Jean Zay, l’entrée au Panthéon de Joséphine Baker conforte la place que doit y tenir la Résistance dans toutes ses composantes ». Et encore « A travers Missak Manouchian, il serait ainsi rendu hommage à l’ensemble des étrangers, parfois apatrides comme lui, qui ont rejoint les rangs de la résistance Française et donné leurs vies pour la France ». Alors qu’une tribune de Libération du 13 janvier 2022 annonce la constitution, à l’initiative de Nicolas Daragon maire de Valence et de Jean-Pierre Sakoun président d’Unité laïque, d’un large Comité de parrainage regroupant dans une démarche transpartisane des personnalités de premier plan : élus, historiens, enseignants, chercheurs, artistes et qui se prépare à lancer le 21 février l’appel public pour le transfert de Manouchian au Panthéon. L’AACRAAF apporte tout son soutien à ces deux démarches de justice.

Evoquant la 10ème Semaine de l’Affiche rouge qui s’étend cette année au 1er trimestre, il s’est réjoui du large partenariat réuni autour de l’AACRAAF : l’Amicale départementale des anciens Francs- Tireurs et Partisans Français et du Front National de la Résistance, l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance, comité départemental, et comité de St-Egrève, le collège Jean Vilar, le Cercle Bernard Lazare de Grenoble, le lycée Marie Curie, la Maison de la Culture Arménienne de Grenoble et du Dauphiné, la ville d’Échirolles, et le Conseil départemental de l’Isère.

Il a rappelé que cette commémoration, a été précédée du 3 au 21 janvier de 2 expositions dans le Forum Paul Rochas du lycée Marie Curie : la première « L’Affiche rouge ou les étrangers dans la Résistance ». Réalisée par la Maison de la Culture arménienne de la Loire, elle décline, l’épopée glorieuse et tragique dans la France occupée du Groupe Manouchian, ces Étrangers sur le papier mais Français par le sang versé ; la seconde « Votre sang qui chante sans frontières, la participation des étrangers aux combats pour la libération de la France ».Réalisée par le Musée de la Résistance Nationale de Champigny-sur-Marne, elle restitue la grande diversité d’origines des hommes et des femmes venus du Maghreb, d’Afrique subsaharienne, d’Indochine, du Moyen-Orient pour contribuer à la libération de la France.

Ces expositions seront également présentées du 3 au 18 mars au collège Jean Vilar.

Il a poursuivi par un bref historique de son association fondée en 1946 par des Arméniens réfugiés en France et mobilisés, en tant qu’apatrides, des Résistants et leurs aînés les engagés volontaires de la Guerre 1914-1918, pour défendre leurs droits, la mémoire et les valeurs d’engagement de ceux qui ont placé, jusqu’au sacrifice suprême, leur idéal de liberté, de justice, de solidarité et de paix, si bien incarné par le programme émancipateur du Conseil National de la Résistance. Leur honneur aura été de servir sous le drapeau français sans en avoir la nationalité. Un travail de transmission s’est traduit d'abord par l’inauguration à Échirolles en juin 1981 de la rue Missak Manouchian sous le mandat de Georges Kioulou, puis dès 1983 avec Gilbert Biessy l’instauration d’une commémoration annuelle et enfin avec Renzo Sulli, maire actuel, la création de la « Semaine de l’Affiche rouge d’Échirolles, les étrangers dans la Résistance » marquée par des interventions en milieu scolaire.

Enfin, il a abordé l’actualité et ses résonances avec le passé et son inquiétude dans un monde en butte à tous les dangers dans une Europe, une France où nous voyons à nouveau une montée dangereuse des idéologies de rejet de l’autre, de xénophobie, de racisme et d’antisémitisme sur fond de crise sanitaire, sociale et institutionnelle que traverse notre pays. Et aussi rappelé que les Français d’origine arménienne sont toujours les victimes du négationnisme encouragé par la Turquie d’Erdogan qui a redoublé depuis l’automne 2020 à la faveur de la guerre d’agression et de conquêtes menée par l’Azerbaïdjan et la Turquie contre la république du Haut Karabagh et l’Arménie, et que nous sommes toujours dans l’attente d’une loi française qui, à l’instar de la loi Gayssot pour le génocide des Juifs d’Europe, protégerait enfin les descendants des victimes du génocide de 1915. Avec les associations de Résistants, porteuses de la mémoire des années noires du fascisme et du nazisme, qui ont toujours appelé au respect des valeurs démocratiques, humanistes, antiracistes pour lesquelles les résistants se sont levés, il a mis en garde contre la tentation du tout sécuritaire porteur d’arbitraire et d’inégalités.

Le discours s’est conclu par une citation du Général de Gaulle à la Libération : Parmi les héros de la Résistance, Missak Manouchian restera l’une des plus nobles figures”.

 Puis, Mikaël Barishyan et Vartuhi Grigorian, deux jeunes de la Maison de la Culture Arménienne de Grenoble et du Dauphiné (MCAGD) ont procédé respectivement à une lecture très incarnée de la dernière lettre de Missak Manouchian à sa femme Mélinée et d’un condensé du chapitre « Un dernier jour, une dernière nuit » extrait du livre témoignage de Mélinée Manouchian, avant que Jean Forestier vice-président et Jacques Simonian trésorier de l’AACRAAF ne procèdent à l’appel des 23 Morts pour la France. Il a été procédé ensuite à plusieurs dépôts de gerbes (ville d’Échirolles, Association des Anciens Combattants et Résistants Arméniens de l’Armée Française, Comité de liaison des Anciens combattants d’Échirolles, ville de Grenoble et Grenoble-Alpes Métropole). La cérémonie s’est achevée par le Salut aux 13 porte-drapeaux et le partage convivial d’un vin d’honneur agrémenté de spécialités arméniennes.

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