Alfred Rolland Vice Président Départemental de
Alfred Rolland Vice Président Départemental de l’ANACR Isère
C’est avec beaucoup de plaisir que ce matin je suis à vos cotés et je remercie le Président Edouard Bordet de son invitation. Je vous adresse les salutations de la direction de l’ANACR de l’Isère. Je veux excuser Denise Meunier et Martine Peters, les Présidentes départementales de l’ANACR, qui, confrontées à des problèmes de santé, sont désolées de vous faire faux bond cette année. Mais elles m’ont demandé de vous transmettre leurs souhaits de pleine réussite pour vos travaux et vous assurent de leur fidèle amitié.
Au cours de l’année 2013 vous avez décidé à une majorité de vos adhérents de continuer à faire vivre la FNDIRP. L’ANACR en est très heureuse car nos deux associations, depuis toujours, sont unies par des liens de respect, d’amitié, de fraternité. Les Résistants, les Déportés, les Internés, ont combattu cote à cote durant la Résistance, ont mené les mêmes combats après la Libération, ont partagé et partagent encore les mêmes valeurs, celles de la Résistance. Ils se sont tous naturellement retrouvés dans nos associations pour défendre ces valeurs et les transmettre à des plus jeunes, et faire que perdure la mémoire de la Résistance, de la Déportation.
70 ans après la libération de notre pays, le temps des témoins s’achève doucement, et la mémoire devient fragile, parfois vacillante. Le temps où les historiens et les Musées seront les ultimes détenteurs de cette histoire, n’est pas encore complètement venu, même s’ils sont aujourd’hui indispensables à la compréhension ce passé. Nos associations, parce qu’elles ont su anticipé la disparition des témoins directs et s’ouvrir à des plus jeunes, amis, familles, ont toujours un rôle à jouer. Nous sommes tous des passeurs de mémoire afin que l’histoire de la Résistance et de la Déportation soit transmise dans la vérité historique à nos concitoyens jeunes et moins jeunes. Reprendre le flambeau, c’est avant tout transmettre le message humaniste des Résistants et des Déportés.
Je voudrais évoquer la Journée Nationale de la Résistance le 27 mai qui, après le vote au Sénat, a été votée à l’unanimité à l’Assemblée Nationale en juillet 2013. Quelle belle victoire pour l’ANACR qui, durant plus de 15 ans, a porté à bout de bras cette revendication, la FNDIRP, comme l’UFAC, depuis plusieurs années s’étaient associées à cette juste demande. Maintenant nous savons que la ténacité est gage de réussite. Nous n’avons jamais rien lâché et nous avons gagné. ! Alors le 27 mai prochain nous serons attentifs aux évènements qui commémoreront la Journée de la Résistance, nous serons aussi force de proposition et bien sur nous serons présents. Avec cette loi, la Nation toute entière rendra enfin, 71 ans après la création du CNR, hommage à ces hommes qui surent aux heures les plus noires de notre histoire faire abstraction de leurs différences politiques, s’unir pour mener les ultimes combats contre l’occupant nazi mais aussi forger un avenir nouveau à la France de la Libération en votant à l’unanimité le 15 mars 1944, le programme « les jours heureux » qui devait constituer le socle des valeurs et des mesures pour améliorer les conditions de vie de nos concitoyens. Ainsi les dates phares, entre autres celles du 18 juin, 27 mai, 8 mai, dernier dimanche d’avril, journée de la Shoah, établissent définitivement le socle mémoriel de la seconde guerre mondiale.
Aujourd’hui nous avons un combat à mener encore et toujours, celui contre les idées nauséabondes des extrêmes-droites qui surfent sur les vagues de la crise, se revigorent, progressent et s’installent durablement dans les pays européens ainsi, hélas, que dans notre pays. Nous savons depuis toujours que l’extrême-droite se nourrit des difficultés économiques, sociales, de la misère, des frustrations, des souffrances des peuples et nous sommes confrontés à une inquiétante dérive mettant en péril les idéaux de notre république, d’autant que ces idées gagnent une droite « décomplexée » et nombre de français déboussolés par les difficultés qu’ils rencontrent dans la vie de tous les jours. Restons vigilants et continuons à rappeler que les valeurs portées par le CNR et son programme sont toujours d’actualité et que les acquis gagnés à la force de l’action et de l’engagement des français doivent perdurer.
Chers amis de la FNDIRP, votre congrès affirme haut et fort votre volonté de rassembler vos forces pour mener inlassablement le combat de la mémoire et pour que se réalisent les espérances de la Résistance. Dans ce combat, l’ANACR est, comme toujours, à vos cotés.
Grace aux Résistants et aux Déportés, les frontons de nos mairies affichent la belle devise des révolutionnaires de 1789 qui doit à jamais demeurer celle de la France : Liberté, Egalité, Fraternité.