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A.N.A.C.R. ISERE
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A.N.A.C.R. ISERE
  • blog d'information relayant les activités de la section isèroise de L'Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance. 64 rue Ampère - 38000 Grenoble Tél : 04 76 47 04 49 / Fax : 04 76 47 43 21
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28 octobre 2020

Mouvements en Isère

P

Le Front National de Lutte pour l’Indépendance de la France pour l’Isère et les Hautes Alpes

En ce début 1941, les Fontanilois ne se doutaient pas que leur commune allait entrer dans l’histoire de la Résistance Dauphinoise.

Fernand Vigne, responsable du PCF clandestin, charge  André  Dufour en juin 1941  de constituer  le Front National de Lutte pour  l’Indépendance de la France, pour l’Isère et les Hautes Alpes,appelé pendant la Résistance Front National (FN). Le but était de rassembler largement des Patriotes sans considération de leur appartenance politique ou religieuse, mais ayant le même objectif : rejeter l’envahisseur nazi hors de France et rétablir la République.

Le sénateur RPR Jacques Debu-Bridel, décédé en octobre 1993, a écrit « Le Front National  de   lutte pour l’Indépendance de  la France s’affirme très rapidement  comme le principal mouvement de la Résistance. Des adhésions lui arrivent de partout et de milieux les plus divers…Des personnalités telles que Louis Marin, François Mauriac, Monseigneur Chevrot, Le Révérend-Père Philippe Provincial des Carmes, Le Professeur Debré, Louis Aragon, Pierre Villon, Joliot-Curie, et moi-même et bien d’autres ont rejoint le Front National de la Résistance…. Rien de plus naturel. Il s’agissait de se battre. Or, presque seul le FNR prônait l’action immédiate, seule son armée les FTPF la pratiquait systématiquement. Ce fut un bond en avant important vers l’unité, retrouvailles,  contre le seul ennemi d’alors, d’hommes hier encore de formation opposé, de conviction et de croyances si diverses... Cet élan eut un profond retentissement au sein de la délégation de France Libre et fit grande impression au Général de Gaulle lui- même…. »

Pour atteindre l’objectif qui lui  a été fixé,  André Dufour pense immédiatement à son ami Paul Monval. Ce dernie  a un passé d’antifasciste et a déjà affronté la répression. Arrêté en juin 1940 pour "défaitisme" il est emprisonné à la prison St. Joseph de Grenoble, puis libéré un mois plus tard, sans jugement. Le gouvernement de Pétain le fait révoquer de son emploi de directeur. Il occupait  cette responsabilité depuis la création du Crédit Agricole en 1929. Dufour sait que Paul  sera un ardent rassembleur d’hommes et de femmes dans la plus large union. La réunion fondatrice a eu lieu au Fontanil, dans le magasin  que tenaient Marguerite et Paul Monval début juin 1941. Outre, Paul, Marguerite Monval, André Dufour, il y a Debout, Jacques Royer.  Paul est désigné le premier responsable.P

Paul Monval

L’organisation se renforce, au fil des mois, par les adhésions du Dr Payerne, d’Antoine Legros, Duvillard et  Louis Chevallet  qui sera le représentant du FNR au Comité Départemental de Libération Nationale (CDLN) où il jouera un rôle très important  à  côté  d’autres membres du FNR, Pierre Flaureau "Pel", Eugène Boussant-Morin  Chef d’entreprise qui sera désigné à la Libération Maire-Adjoint  au Maire de Grenoble, Chafoix, Ruyssel, l’abbé Gaillard, Georges Cabanes, ces personnalités et bien d’autre rejoignent le FN. Comme nous  le constatons,   à la lecture des noms, l’éventail politique et religieux est large, les communistes minoritaires.  De nombreux tracts nationaux ou FN Isère furent diffusés, d’autres en collaboration avec  les diverses organisations de Résistance de l’Isère.

En février 1942,  le FN crée  chez  les  Monval avec André Dufour,  le journal clandestin Les Allobroges. Ce journal  clandestin sera imprimé à Grenoble et diffusé dans le Dauphiné de février 1942 au 22 août 1944. Il est d’abord tiré sur duplicateur à encre chez Royer, puis tiré à l’imprimerie de "Sud-Est Sport" au début de l’avenue Edouard Rey. Puis par sécurité il est transféré dans une fabrique "Perlette" avenue d’Eybens (aujourd’hui avenue Jean Perrot)  qui produisait de la poudre pour faire la lessive. Les Allobroges,  ont été tiré  jusqu’à 25 000 exemplaires,  grâce à des règles de sécurité très sévère, jusqu’à la Libération.

Le magasin des Monval devient un relais pour de nombreux responsables de la Résistance nationale, du PCF,  du FNR,  des FTPF, du Secours Populaire, des Femmes de France. Malgré tout le  mouvement qu’engendrait le va et vient de personnes inconnues, les  habitants du village, sont restés discrets.  Faire à manger à ces passagers n’était pas facile dans cette période où tout était vendu avec des tickets. Marguerite nous racontait que des personnes  participaient avec discrétion au ravitaillement. Par exemple M. Magnin maire et minotier fournissait de la farine, M. et Mme Pellorce, des légumes, des lapins, M. Doriol instituteur-secrétaire de mairie procurait  de faux papiers d’identité…

Le 15 janvier 1944 pour raison de  sécurité Paul Monval doit  quitter l’Isère. Il est nommé responsable du FNR du Vaucluse. Georges Cabanes "d’Assas" le remplace. Paul Monval  est arrêté à Avignon le 6 mai 1944. Il est inculpé  notamment de l’organisation du sabotage de 17 locomotives du dépôt d’Avignon et de fourniture d’armes aux FTPF. Transféré à la prison de Marseille, puis à Compiègne, il est déporté à Neuengamme en Allemagne, devenant le matricule 39600. Paul est libéré avec ses camarades à Sandbostel prés de Brême par les forces anglaises le 29 avril 1945. Ayant le typhus, très malade il est soigné en Allemagne. Il est rapatrié par avion sur l’hôpital Tenon à Paris. Il rentre au Fontanil fin juin 1945. Il retrouve son épouse qui n’a pas cessé son activité de Résistance et apprend qu’après tant de combats, l'équipe rescapée des ''Allobroges'' était sortie de la clandestinité le jour de la Libération de Grenoble le 22 août 1944, et avec à sa tête Debout, s’installait à l’imprimerie du "Petit Dauphinois"  qui venait d’être frappé d’interdiction pour collaboration.

Le 23 août 1944 enfin libre,  au petit matin paraît ‘’Les Allobroges ‘’  grand quotidien de la Résistance-Unie, organe commun du Front National de la Résistance et du  Mouvement de Libération Nationale, après deux ans et demi de clandestinité. C’est grâce à la  détermination des membres du FN, en particulier de Pierre Flaureau (Pel) et Louis Chevallet (Benoit)  que se constituera le CDLN de l’Isère le 25 janvier 1944 à Meaudre. Le FN, à l’issue de la réunion Monaco est chargé de transmettre à toutes les organisations de Résistance le compte rendu de la réunion

 Sources : Dossier réalisé par Alfred Rolland 8.2001 - Archives des Anciens FTPF et du FNR - Texte manuscrit de Marguerite Monval - Levés à l’Aube Paul Billat 1978

plaque apposée pour le 50 anniversaire de la constitution de FNR,  sur le mur du l’ancien magasin des Monval, Place de la Fontaine,

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Commentaires
F
Bonjour<br /> <br /> <br /> <br /> En vue d'une publication sur les FTP en Tarn-et-Garonne, je cherche à recréer les interrégions de la zone Sud. Après des jours de recherche et des contacts avec des historiens, des incertitudes demeurent quant à la composition des 8 interrégions. En particulier pour l'IR de Lyon ( nommée IR H ) et celle de Grenoble dont j'ignore le nom. Pourriez-vous m'aider à trouver les départements qui composaient ces 2 IR et le nom attribué à l'IR de Grenoble ?<br /> <br /> Merci d'avance<br /> <br /> <br /> <br /> Jean-Louis FRANCERIES
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