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A.N.A.C.R. ISERE
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  • blog d'information relayant les activités de la section isèroise de L'Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance. 64 rue Ampère - 38000 Grenoble Tél : 04 76 47 04 49 / Fax : 04 76 47 43 21
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29 mai 2017

Journeé Nationale de la Résistance

Le samedi 27 mai 2017 a eu lieu à Grenoble , place de la Résistance, devant la stèle Jean Moulin; la cérémonie commémorative de la Journée nationale de la Résistance, afin de pérpétuer la mémoire de la Résistance et d'en transmettre les valeurs ausx jeunes générations.

La cérémonie a commencé par la lecture par huit élèves de l'Ecole des pupilles de l'Air de Montbonnot, de plusieurs passages du programme "les jours heureux" voté à l'unanimité le 15 mars 1944 par le Conseil National de la Résistance (CNR) programme novateur pour construire à la libération du territoire une société nouvelle sociale, solidaire.
Le Chant des pPartisans a résonné sur cette place dédiée aux héros et martyrs de cette sombe période historique. Martine Peters présidente départementale de l'ANACR est intervenue, Puis Martine Jullian, Conseillère municipale déléguée à la Mémoire a fait une brillante intervention rappelent les faits historiques et appelant à la vigilance.Lionel Beffre, Préfet de l'Isère a lu le discours de Monsieur le Président de la République.
Après le dépot des gerbes, la cérémonie s'est achevée par la Marseillaise. 

Intervention Martine Peters

Il y a 74 ans, le 27 mai 1943, au cœur de Paris occupé depuis près de trois ans, par l'armée nazie avec le concours des forces de répression du régime collaborateur que présidait Pétain, se réunissaient  48 rue du Four les représentants de huit grands mouvements de Résistance, de six partis politiques résistants (communiste, socialiste, radical, démocrates-chrétiens, Fédération républicaine et Alliance démocratique) ainsi que de deux centrales syndicales clandestines (CGT et CFTC), autour de Jean Moulin, ce préfet d'Eure-et-Loir qui avait tenté de se suicider le 17 juin 1940, pour ne pas risquer de céder à l'occupant lui enjoignant d'accuser faussement de meurtre de civils des soldats sénégalais de l'armée française. Et qui, révoqué par l'administration pétainiste, était entré en résistance dès novembre 1940 et depuis lors s'était consacré au rassemblement de toutes les forces de la Résistance

 Jean Moulin, homme de conviction mais aussi visionnaire ayant foi en l'avenir de notre pays car, dans la France écrasée comment miser sur une  résistance balbutiante et éparpillée, décide d'aller à Londres demander à Charles de Gaulle de lui confier une mission de coordination de la Résistance. Le général le désignera  comme son unique représentant  et le délégué du Comité National Français,  chargé d'unir les résistances intérieure et extérieure.

 Il faudra à Jean Moulin, des mois d'efforts pour surmonter toutes les difficultés - dont certains antagonismes avec et entre les chefs des mouvements de Résistance, et réunir ces 16 hommes autour de lui, dans les conditions terribles de la clandestinité.

 Pour arriver à ce 27 mai, Max, haute et lumineuse figure,  aura jeté dans le combat toutes ses forces, parfois jusqu'à l'épuisement, sans cesse sous la menace d'une arrestation, lui l'homme le plus recherché par la Gestapo. Quelques jours plus tard, arrêté, torturé, il ne parlera pas et meurt dans le train qui devait le conduire en Allemagne le 8 juillet 1943.

 André Malraux dira de Jean Moulin lors de l'entrée de ses cendres au Panthéon le 19 décembre 1964 : Il n'a nul besoin d'une gloire usurpée : ce n'est pas lui qui a créé Combat, Libération, Franc-tireur, c'est Frenay, d'Astier, Jean-Pierre Lévy. Ce n'est pas lui qui a créé les nombreux mouvements de la zone Nord dont l'histoire recueillera tous les noms. Ce n'est pas lui qui a fait les régiments mais c'est lui qui a fait l'armée. Il a été le Carnot de la Résistance.

Cette réunion, qui dura une petite heure, sera un moment historique: à son issue naitra, sous la présidence de Jean Moulin, le Conseil National de la Résistance, le CNR. L'événement sera en effet de portée considérable : toutes les forces de la Résistance, jusque-là dispersées, vont être désormais coordonnées, il ouvre la voie à l'unification au sein des FFI des différentes structures militaires de la Résistance, il va conduire à l'élaboration, puis à la publication dix mois plus tard, en mars 1944, du Programme du Conseil National de la Résistance.

 Evénement de portée considérable puisque, lors de sa réunion constitutive, le CNR, en se plaçant sous l'autorité du Comité National Français présidé par le Général de Gaulle, va aussi permettre au chef de la France Libre, «j'en fus à l'instant plus fort» dira-t-il, de s'affirmer face à Giraud - porteur d'un pétainisme sans Pétain non sans audience auprès des Anglo-américains - comme étant le seul représentant de l'ensemble de la France Combattante, tant en lutte de Résistance sur le sol national occupé que combattant sur tous les théâtres d'opération d'Europe, d'Afrique, d'Asie et du Pacifique, où s'illustraient aux côtés des Alliés les Français libres et à la France de s'assoir à la table des vainqueurs à Berlin.

 Patriotisme, humanisme, idéaux démocratiques et aspiration à une société solidaire, à un monde juste et en paix, furent les valeurs qui motivèrent l'engagement des Résistantes et des Résistants dans le combat contre l'occupant nazi, et le régime pétainiste complice de ses crimes ; combat convergeant avec celui des Français Libres et prenant sa place dans la lutte des peuples et des forces alliées contre la barbarie génocidaire et liberticide. 

 Ce furent les valeurs inspiratrices du Programme du Conseil National de la Résistance, intitulé « les jours heureux » qui dessina les contours d'une France rénovée après sa libération, d'une France démocratique sur les plans politique, économique et social, d'une France solidaire ; programme qui, par la mise en place à la Libération par le Gouvernement présidé par le Général de Gaulle de nombre des mesures qu'il préconisait, permit de redresser économiquement la France, d'affirmer son indépendance nationale, d'approfondir sa vie démocratique en même temps que des avancées formant encore aujourd'hui - malgré des remises en cause accentuées ces dernières années - le socle de notre protection sociale.

 Soixante-douze ans après la victoire le 8 mai 1945 des peuples et des armées alliées sur la barbarie du nazisme et des fascismes, le monde contemporain connaît hélas toujours la guerre, l'oppression, le racisme, les discriminations et épurations ethniques, les persécutions religieuses, le sous-développement social et culturel de populations entières, les actes de terrorisme barbare, tels ceux qui, après et avec d'autres pays, ont frappé la France en 2015, 2016 et en ce début 2017, tous fléaux contre lesquels il faut se dresser sans faillir. Comment ne pas avoir une pensée solidaire pour les victimes de Manchester au Royaume Uni où, lundi dernier, un kamikaze, dans un concert, a fait 22 morts et de nombreux blessés, dont beaucoup de jeunes, d'enfants.

 Les héritiers des idéologies criminelles vaincues en 1945 relèvent la tête, paradent dans les rues, font l'apologie publique de ceux qui se firent les acteurs ou complices des crimes fascistes et nazis, et – pire - retrouvent une audience qui va croissante à la faveur des crises que connaissent nos sociétés et le monde : en Europe orientale et centrale, en Europe tant du Nord que de l'Ouest. En Grèce, un parti ouvertement néonazi est entré au parlement... Dans notre pays, la xénophobie et les discours faisant des immigrés, des réfugiés fuyant les persécutions, les guerres, la pauvreté, la famine, les responsables de maux que connaît notre société - tels le chômage ou l'insécurité - ne sont plus que la seule marque de l'extrême-droite mais ont contaminé hélas nombre de discours. Les dernières élections nous ont prouvé que les frontières sont poreuses et que les idées liberticides  de l'extrême-droite font recette. Haine, exclusion, nationalisme exacerbé ne doivent pas remplacer la devise humaniste de notre pays - liberté, égalité, fraternité - venue de la Révolution française. La vigilance s'impose pour les semaines, les mois à venir.

 L'Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance, à l'origine de la proposition d'une Journée Nationale de la Résistance le 27 mai, soutenue entre autres par la FNDIRP,  remercie la municipalité de Grenoble de répondre présente chaque année, ici devant cette stèle, pour un moment privilégié du passage de la mémoire aux générations contemporaines, en même temps que d'hommage à la place de la Résistance dans l'histoire de notre pays, d'hommage aux Résistantes et Résistants qui ont lutté et trop souvent sont tombés pour sa liberté dans la France occupée et dans les camps de la mort.

 Jean Moulin,   « trahi, fait prisonnier, affreusement torturé par un ennemi sans honneur, mourrait pour la France, comme tant de bons soldats qui, sous le soleil ou dans l'ombre, sacrifièrent un long soir vide pour mieux « remplir leur matin » comme l'écrivit le Général de Gaulle dans ses mémoires, et tous ses Compagnons de combat surent, au plus noir de la nuit de l'occupation et de la barbarie, dépasser leurs différents et  s'unir pour rendre à notre pays sa liberté, sa conscience, son humanité, son honneur. Ils étaient la Résistance, ils étaient la France.

 Lionel Beffre lit le message du Président de

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Gerbe de l'ANACR

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